La double contrainte
La double contrainte théorise un dilemme de la communication, émotionnellement pénible, qui se produit lorsque deux contraintes (ou plus) sont incompatibles entre elles : l’obligation de chacune contenant une interdiction de l’autre, ce qui rend la situation a priori insoluble.
Ce terme est une traduction propre au français de double bind (« double lien »), mais dans un premier temps il était question d’injonctions paradoxales. Cette notion est proposée en 1956 dans le contexte de la présentation d’une théorie des causes de la schizophrénie sous l’impulsion de Gregory Bateson[1].
L’élaboration de ce principe coïncide avec la création de l’école de Palo Alto et elle est intimement liée à l’étude scientifique des mécanismes de la communication dans les systèmes. Les débouchés les plus connus sont les thérapies familiales et systémiques,
Exemples classiques :
- Dans le contexte familial : des parents exigent chacun un lien exclusif de la part d’un enfant, ce qui le soumet à deux demandes oppressantes qui se contrarient.
- Dans la communication : le langage paradoxal peut contenir deux demandes qui s’opposent comme « Soyez spontané ! », ou « sois un grand mon petit ».
(Source : wikipedia, Double contrainte )
Autres exemples :
- Au plan verbal
« Si tu m’aimais, tu ferais ceci » (ceci étant une action que vous n’aimez pas) ;
« Reste près de moi » pour dire quelques minutes plus tard « Tu es toujours dans mes jambes ! »
- Au plan Verbal / non-verbal
« Viens dans mes bras ! » dit une mère à son enfant, en gardant les bras croisés ;
« Je vais me fâcher ! » dit une mère avec le sourire ;
« Tout va bien », dit une personne visiblement très énervée.
- Au plan non-verbal
Le chien montre les dents tout en remuant la queue (est-il agressif ou réjoui ?) ;
Paul Watzlawick propose l’exemple d’un panneau autoroutier indiquant « ignorez ce panneau » ou » ne lisez pas ce panneau« .
Pour une illustration et une application au travers d’une BD, je vous renvoi à Astérix en corse et l’article paru dans « Palo Alto au miroir d’Astérix », partie II. , de Pascal Robert,
Lien internet : http://livre-rose.hyper-media.eu/wp-content/uploads/2013/10/Robert-Asterix.
[1] Bateson, G., Jackson, D. D., Haley, J. & Weakland, J. (1956), Towards a Theory of Schizophrenia. in Behavioral Science, Vol 1, pp. 251–264.